Céréales et agriculture

Comment l’Administration portuaire soutient-elle les secteurs des céréales et de lagriculture?

À titre d’administration portuaire canadienne, notre mandat fédéral en vertu de la Loi maritime du Canada consiste à faciliter les échanges commerciaux du pays par l’intermédiaire du Port de Vancouver, tout en protégeant l’environnement et en tenant compte des communautés locales. Il s’agit d’un mandat complexe qui nécessite de trouver le juste équilibre entre les intérêts souvent contraires de nombreux intervenants, afin d’agir dans l’intérêt fondamental des Canadiens.

Pour remplir notre mandat fédéral, nous devons nous assurer que les infrastructures du port suffisent à répondre à la hausse des échanges commerciaux internationaux. Pendant plus d’une décennie, des investissements massifs ont été injectés dans tous les terminaux du Port de Vancouver et la porte d’entrée du Pacifique, ce qui profite directement et largement au secteur des céréales.

Par exemple, le projet de la route Low Level a profité aux terminaux qui accueillent le charbon, la potasse et les céréales ainsi qu’à d’autres terminaux de la rive nord du port en augmentant la capacité ferroviaire. Depuis, plusieurs de ces terminaux ont investi des sommes considérables pour augmenter leur capacité et faire croître leurs activités. C’est ainsi que le nouveau terminal d’exportation de céréales G3 a vu le jour. Au cours de la dernière décennie, l’Administration portuaire Vancouver Fraser a autorisé des investissements majeurs d’une valeur d’environ un milliard de dollars aux terminaux céréaliers.

Dans la foulée de ces investissements, le port a accueilli des cargaisons de céréales record au cours des dernières années. Sur les 145 millions de tonnes métriques (MTM) de fret qui ont transité par le Port de Vancouver en 2020, les céréales, les cultures spécialisées et les aliments pour animaux comptaient pour 35 MTM, soit une hausse d’environ 100 % par rapport à 2011. On prévoit que cette croissance se poursuivra au cours des prochaines années. La valeur estimée de ce fret a également doublé pendant la dernière décennie, passant d’environ 5,7 milliards de dollars en 2011 à un peu plus de 11,3 milliards en 2020.

Lors de la planification d’investissements futurs dans nos infrastructures, nous étudions des prévisions indépendantes et consultons divers spécialistes de l’industrie. Selon nos prévisions actuelles, nous entrevoyons une croissance dans plusieurs secteurs, y compris les céréales, les produits agricoles et les conteneurs, et prenons donc des mesures concrètes pour accommoder cette croissance.

Plusieurs projets sont actuellement en cours au-delà des limites du port pour accroître encore davantage les capacités ferroviaires destinées aux terminaux céréaliers. En règle générale, pour chaque dollar dépensé dans les infrastructures de la porte d’entrée, environ un tiers est versé par le gouvernement fédéral, un tiers par des partenaires tels que des compagnies ferroviaires et des municipalités, et l’Administration portuaire assure le financement anticipé du dernier tiers. Nous recouvrons la majorité de notre investissement au fil de plusieurs décennies grâce aux frais exigés aux exploitants de terminaux dans les secteurs commerciaux qui profitent le plus des projets. Nous nous efforçons de calculer ces frais de manière transparente, et consultons les exploitants de terminaux au sujet de la formule utilisée avant sa mise en œuvre. Par exemple, afin de déterminer nos frais les plus récents, qui prendront effet en 2022, nous consultons les exploitants de terminaux concernés depuis 2015. Certains des projets d’infrastructure en cours de réalisation dans le port visent spécifiquement à augmenter la capacité du secteur des céréales en vrac, et d’autres visent à répondre à la hausse du transport par conteneurs. À l’heure actuelle, environ 5,2 MTM de céréales, soit 15 % du volume du fret céréalier, sont expédiées depuis le port par conteneur. Les expéditeurs de céréales profiteront donc directement des projets d’accroissement de la capacité des conteneurs.

L’une de nos stratégies pour accommoder la croissance projetée du transport par conteneurs est d’accroître la capacité de l’un de nos terminaux existants. Nous envisageons également de construire de nouveaux terrains portuaires d’une superficie de plus de 100 hectares, puisque les terrains industriels propices au commerce commencent à manquer dans la région et que nous ne disposons pas d’espace riverain adéquat dans la porte d’entrée, voire sur la côte ouest. S’il est approuvé par le gouvernement fédéral, ce projet serait financé par l’Administration portuaire, des emprunts commerciaux et des investissements privés. Ce financement serait ensuite recouvré par les revenus futurs des baux à long terme des exploitants de terminaux et les frais d’utilisation des terminaux.

Nous soutenons également le secteur agricole en nous assurant que les loyers que nous chargeons sont raisonnables. Nous basons ceux-ci sur les tendances générales du marché afin d’assurer le traitement équitable de nos locataires, d’encourager l’utilisation efficiente de nos terrains industriels limités, et d’éviter de subventionner les entreprises privées. Ces baux sont renégociés environ aux trois ans. À titre de référence, nos loyers sont actuellement inférieurs à la moyenne pour les terrains industriels dans la région de Vancouver. Au cours des 20 dernières années, les loyers des terminaux céréaliers ont enregistré une hausse moyenne de 3 à 4 % par année. Récemment, nous avons dû exiger une hausse de loyer plus marquée à quelques locataires afin de refléter les conditions changeantes du marché et de conserver une parité relative entre nos locataires.

Les baux des terminaux de céréales sont conclus à long terme, et notre dernier bail majeur a été renouvelé il y a de cela neuf ans. Aucun des baux de nos terminaux céréaliers ne sera renouvelé d’ici six ans, et les discussions entourant le renouvellement débutent généralement quelques années avant l’expiration du bail ou plus tôt, si l’exploitant du terminal prévoit d’importantes immobilisations. En vertu de nos baux, nos locataires peuvent faire intervenir un arbitre tiers indépendant en cas de désaccord sur l’augmentation du loyer ou toute autre question, ce qui constitue un mécanisme d’appel courant compris à de nombreux baux commerciaux.

Lors du renouvellement d’un bail commercial, nous devons parfois prendre des décisions difficiles qui sont dans l’intérêt fondamental des Canadiens de façon générale, mais ne conviennent pas toujours à l’ensemble des acteurs concernés. S’il arrive parfois que nous ne puissions pas renouveler un bail, pour une variété de raison, une telle situation est très rare et nous nous assurons de l’annoncer au locataire plusieurs années d’avance. À l’heure actuelle, nous accueillons un exploitant de terminal céréalier dont le bail permet une éventuelle réaffectation du terrain, condition que l’exploitant a acceptée lors de l’achat du terminal.

Les agriculteurs canadiens et l’industrie agricole jouent un rôle critique pour assurer un approvisionnement alimentaire sûr et continu à la population du Canada et du monde entier. C’est pourquoi nous continuerons de soutenir la croissance de cette industrie au Port de Vancouver, comme nous le faisons depuis des années, et que le port demeurera la porte d’entrée du Canada pour les exportations agricoles internationales.