Lettre ouverte en réponse aux critiques de l’International Longshore & Warehouse Union Canada concernant le projet du Terminal 2 à Roberts Bank

février 10, 2023

L’Administration portuaire Vancouver-Fraser a récemment été informée de fausses déclarations communiquées à propos du projet du Terminal 2 à Roberts Bank, particulièrement en ce qui concerne l’emploi et l’automatisation du terminal. Cela comprend l’information diffusée dans une lettre datée du 9 février et adressée au premier ministre et au Cabinet, rédigée par Rob Ashton, président, ILWU Canada et Pat Bolen, vice-président, ILWU Canada.

Le projet du Terminal 2 à Roberts Bank, visant un terminal maritime de conteneurs situé à Delta (C.-B.) et mené par l’Administration portuaire Vancouver-Fraser, représente un projet d’infrastructure essentiel faisant l’objet d’une évaluation environnementale fédérale en cours depuis 2013. En cas d’approbation, le projet permettrait d’augmenter la capacité de manutention de conteneurs du terminal de plus de 30 % sur la côte ouest canadienne, d’appuyer la concurrence au sein de la porte d’accès et de consolider un accès fiable aux marchés mondiaux.

Le terminal, qui serait situé en eau profonde à l’écart de l’habitat sensible plus près des côtes, constituerait une partie intégrante de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique visant à accroître le commerce, les investissements et la résilience de la chaîne d’approvisionnement, alors que la région se développe jusqu’à représenter 50 % du PIB mondial d’ici 2040. Alors que le Port de Vancouver prend en charge 1 $ de chaque 3 $ des échanges commerciaux du Canada en marchandises en dehors de l’Amérique du Nord, le Terminal 2 à Roberts Bank représente une occasion pour le Canada de développer une capacité pour répondre en temps opportun aux besoins commerciaux croissants de notre pays avant que les terminaux de la côte ouest ne manquent d’espace pour assurer le trafic de conteneurs d’ici le milieu ou la fin des années 2020.

Contrairement aux déclarations relatives aux menaces pesant sur l’emploi, le projet devrait créer des dizaines de milliers d’emplois bien rémunérés au sein de la chaîne d’approvisionnement. La phase de construction du projet devrait générer plus de 18 000 emplois sur une période de six ans, ainsi que 2,3 milliards de dollars de PIB, de même que plus de 17 300 emplois par an (1 500 au sein du terminal et 15 800 en dehors) et 3 milliards de dollars de PIB par an une fois que le terminal sera opérationnel.

Le projet offrira également des retombées significatives pour les groupes et communautés autochtones, en soutenant la réconciliation économique et en créant une croissance économique. En effet, une fois que le terminal fonctionnera à pleine capacité, la valeur totale des échanges commerciaux du Canada transitant par le Terminal 2 à Roberts Bank s’élèverait environ à 100 milliards de dollars par année.

Si le projet n’est pas approuvé par le gouvernement fédéral, les retombées économiques envisagées seront presque entièrement capturées par les États-Unis. De plus, les contraintes en termes de capacité entraîneraient une pression inflationniste néfaste à l’emploi estimée de manière conservatrice à 500 millions de dollars par an.

En ce qui a trait à la suggestion selon laquelle l’Administration portuaire aurait confirmé un niveau d’automatisation qui entraînerait une perte d’emplois, je tiens à préciser que l’Administration portuaire n’est pas chargée de l’exploitation des terminaux. Bien que les travaux accomplis jusqu’à présent par l’Administration portuaire aient prévu un terminal semi-automatisé, similaire aux terminaux de conteneurs plus récents que l’on retrouve dans le monde entier, le futur exploitant du terminal déterminera la configuration finale et le concept opérationnel du terminal, en tenant compte des dernières innovations environnementales et opérationnelles, ainsi que des conditions et des engagements définis au cours du processus d’évaluation environnementale.

Le futur exploitant du terminal sera choisi au terme d’une approche d’appel d’offres en deux temps, tout d’abord en sélectionnant un entrepreneur pour le processus de conception et réalisation ou de conception, réalisation et financement afin de construire les nouveaux terrains et les structures maritimes requises pour le projet; ensuite, avant le début anticipé des opérations du terminal, en sélectionnant l’exploitant du terminal qui sera chargé de construire, d’équiper et d’exploiter le nouveau terminal suivant un processus de concession de terminal.

Enfin, il est important de souligner que l’ensemble des administrations portuaires doivent être autofinancées et concurrentielles; elles gagnent des revenus en louant les terrains et les eaux des ports, et en collectant les droits d’utilisation des ports. Le coût du projet du Terminal 2 à Roberts Bank sera compensé par les recettes provenant de sa location à long terme auprès de l’exploitant du terminal et des droits d’utilisation du terminal. C’est ainsi que le terminal Deltaport existant a été construit, et qu’est mené le projet d’agrandissement du terminal Centerm en cours.

À titre d’agence fédérale, l’Administration portuaire présente un mandat d’intérêt public visant à soutenir les objectifs commerciaux du Canada, tout en tenant compte de l’environnement et des collectivités locales, ce que l’organisation prend très au sérieux.

Alors que l’évaluation environnementale fédérale suit son cours, nous encourageons le gouvernement à se concentrer sur les renseignements exhaustifs qui ont été rendus publics au sujet de l’évaluation d’impact menée au cours de la dernière décennie.

 

Duncan Wilson

Vice-président, Environnement et affaires externes

Administration portuaire Vancouver-Fraser